Chou King [Shu jing]. Les Annales de la Chine

Chou king [Shu jing]. Traduction Séraphin Couvreur

Traduit du chinois par Séraphin COUVREUR (1835-1919).

Première édition : Ho kien Fou, Imprimerie de la Mission Catholique, 1897.

  • Préface : "Le Chou King n’est pas une histoire proprement dite : mais un recueil d’anciens documents relatifs à l’histoire de la Chine.
    Ces documents ont ils été composés au fur et à mesure, peu après les événements, par des historiographes attachés à la cour impériale ? Les premiers ont ils été écrits au temps de Iao et de Chouenn, ou seulement sous la dynastie des Tcheou ? Si leur origine se confond avec celle de la nation elle même, ont ils subi des retouches, des altérations dans le cours des siècles ? Si elle n’est pas antérieure au douzième ou au onzième siècle avant notre ère, quels monuments antiques leur ont servi de base ? Ces questions ont été l’objet de nombreuses et patientes recherches, de longues et savantes dissertations, et demeurent encore enveloppées de ténèbres. Quoi qu’il en soit, le Chou King nous fait connaître les idées qui avaient cours, sinon deux mille ans, au moins mille ans avant J. C., et nous donne des renseignements dignes de foi sur les temps postérieurs à l’avènement des Tcheou."
  • "Il fut revu, dit-on, par Confucius. En quoi consista le travail du grand philosophe ? Il est impossible de le dire d’une manière précise ; le fait n’est pas même absolument certain."
  • "En 213 avant notre ère, les livres classiques furent condamnés au feu par Chéu houâng, de la dynastie des Ts’în. Un lettré nommé Fŏu chēng, de Ts’i nan, capitale du Chan toung, conserva vingt huit ou vingt neuf chapitres du Chou King, soit dans sa mémoire, comme le dit K’òung Ngān kouŏ, descendant de Confucius, soit sur des tablettes tenues cachées, comme le raconte Sēu mà Ts’iēn. Il les rendit au public, quand vint la restauration des lettres sous les Hán."
  • "Vers l’année 150 avant J. C., K’oung Ngan kouo déchiffra et annota cinquante huit chapitres du Chou King retrouvés sur des tablettes dans un mur de la maison de Confucius.
    Sa collection, qui était écrite en vieux caractères imitant la forme du têtard kouō teòu tzéu, fut appelée kòu wênn ancienne transcription ; celle de Fou cheng, en caractères plus récents, fut nommée kīn wênn transcription moderne.
    Tchou Hi a laissé des remarques sur différents passages du Chou King. Nous avons cité son témoignage touchant la croyance des anciens à l’existence de l’âme après la mort, et à l’existence d’un Chang ti, roi du ciel, maître et gouverneur du monde. Il n’a pas entrepris l’explication complète de tout l’ouvrage. Son disciple Ts’ái Tch’énn a rempli cette tâche. Il est le commentateur officiel. Si son interprétation n’est pas toujours la meilleure, elle est du moins la plus autorisée, et la seule suivie dans les écoles. En conséquence, elle s’imposait au traducteur, qui se propose de reproduire l’enseignement classique. "


Extraits : Première partie : Annales des premiers souverains - Deuxième partie : Annales de la dynastie des Hia
Troisième partie : Annales de la dynastie des Chang - Quatrième partie : Annales de la dynastie des Tcheou

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Première partie. Annales des premiers souverains

Règle de Iao

1. Si nous examinons la conduite de l’ancien empereur Iao, nous trouverons que le titre de Bien méritant lui appartient à bon droit. Il était constamment attentif à bien remplir son devoir, très perspicace, d’une vertu accomplie, d’une rare prudence ; cela naturellement et sans effort. Grave et respectueux, il savait céder et condescendre. Son influence et sa renommée atteignirent jusqu’aux extrémités de l’empire, jusqu’aux dernières limites du ciel et de la terre.

2. Il cultiva parfaitement ses grandes vertus naturelles, et par ce moyen fit régner la concorde dans les neuf classes de ses parents. Quand la concorde fut bien établie dans les neuf classes de ses parents, il régla admirablement toutes les familles de sa principauté particulière. Quand la vertu brilla dans toutes les familles de sa principauté particulière, il établit l’union et la concorde entre les habitants de toutes les autres principautés. Oh ! alors toute la race à cheveux noirs (la population de tout l’empire) fut transformée et vécut en parfaite harmonie.

3. Il ordonna aux astronomes Hi et Houo de calculer, (de décrire dans des mémoires) et de représenter (par des instruments) la marche du soleil, de la lune, des étoiles, des douze parties du zodiaque, de déterminer avec soin et de publier (dans un calendrier) les époques des divers travaux, en se conformant avec respect aux lois du vaste ciel.

4. Iao chargea particulièrement le second des Hi d’aller s’établir à Iu i, dans l’endroit qui fut appelé la Vallée éclairée, d’y recevoir avec respect le soleil levant, et de fixer convenablement l’ordre des travaux du printemps. Lorsque le jour atteint sa durée moyenne, et que la constellation Gniao (passe au méridien au coucher du soleil), c’est juste le milieu (l’équinoxe) du printemps. Alors les hommes (sortent de leurs maisons et) se dispersent (pour vaquer aux travaux des champs) ; les animaux s’accouplent pour se reproduire.

5. En second lieu, Iao ordonna au troisième des Hi d’aller s’établir à Nan kiao (sur la limite de la Cochinchine, dans l’endroit qui fut appelé la Station brillante), d’y régler convenablement l’ordre des travaux de l’été, où l’accroissement des plantes est continuel, d’y traiter avec respect le soleil au solstice. Lorsque le jour atteint sa plus longue durée et que le Cœur du Scorpion (passe au méridien vers le coucher du soleil), c’est juste le milieu de l’été (le solstice d’été). Alors les hommes se dispersent de plus en plus (à cause de la chaleur) ; les animaux perdent peu à peu leurs plumes ou leurs poils pour en prendre d’autres.

6. Iao chargea particulièrement le second des Houo d’aller s’établir à l’occident, dans le lieu qui fut appelé la Vallée obscure, d’y traiter avec honneur le soleil couchant, et de régler convenablement l’ordre des travaux d’automne. Lorsque la nuit atteint sa durée moyenne, et que la constellation Hiu (passe au méridien au coucher du soleil), c’est juste le milieu de l’automne (l’équinoxe d’automne). Alors les hommes respirent à l’aise (ils n’ont plus à souffrir de la chaleur) ; le plumage des oiseaux et le poil des quadrupèdes sont renouvelés et brillants.

7. Iao ordonna aussi au troisième des Houo d’aller s’établir au nord, dans l’endroit qui fut appelé la Station ténébreuse, d’y régler après mûr examen les changements qu’amène l’hiver. Lorsque le jour atteint sa plus courte durée, et que les Pléiades (passent au méridien au coucher du soleil), c’est juste le milieu de l’hiver (le solstice d’hiver). Les hommes se retirent dans les appartements les plus chauds des maisons ; le plumage des oiseaux et le poil des quadrupèdes sont très moelleux.

8. L’empereur dit : — Eh bien ! vous, Hi et Houo, (écoutez). Le cercle de l’année est de trois cent soixante six jours. Par l’intercalation d’un mois fixez les quatre saisons et complétez l’année. Dirigez avec soin tous les officiers (au moyen du calendrier), et tous les travaux de l’année seront prospères.

Règle de Chouenn

1. Si nous examinons la conduite de l’ancien empereur Chouenn, nous trouverons qu’il mérite d’être appelé Tch’oung Houa Splendeur renouvelée (ou bien, nous trouverons qu’on doit dire de lui qu’il a reproduit les vertus et les actions éclatantes de Iao), et qu’il a été entièrement semblable à l’empereur (Iao). Il était perspicace, prudent, parfait, intelligent, doux, grave et respectueux, vraiment sincère. Les vertus qu’il pratiquait dans le secret de la vie privée, parvinrent à la connaissance de l’empereur Iao ; Iao l’associa à l’empire.

2. (Créé d’abord préfet des multitudes ou ministre de l’instruction publique), il prit soin de mettre en vigueur les grandes lois des cinq relations sociales ; et ces grandes lois furent observées. Il fut (ensuite nommé premier ministre et) chargé de diriger tous les officiers ; et la direction des officiers fut conforme aux exigences des temps. (Peu après, constitué chef des princes de toutes les contrées), il reçut aux quatre portes du palais (les princes qui venaient de toutes les parties de l’empire rendre hommage à l’empereur) ; et les princes qui entraient par les quatre portes étaient fort soumis. (Plus tard) il fut chargé d’inspecter les grandes plaines voisines des montagnes ; affrontant la fureur des vents, le tonnerre et la pluie, il ne se troubla ni ne s’égara jamais.

3. L’empereur dit :
— Chouenn, approchez. J’ai comparé avec vos œuvres les projets que vous m’avez d’abord exposés, et j’ai trouvé que vous avez pu conduire à bonne fin l’exécution de vos projets, cela depuis trois ans. Montez sur le trône impérial.

Chouenn voulut laisser cet honneur à un plus digne et déclina la succession.

4. Le premier jour de l’année, Iao lui céda entièrement l’administration de l’empire devant la tablette ou dans le temple du Souverain Parfait (le premier empereur de sa famille).

5. Chouenn examina la sphère ornée de perles et le tube de jade, pour régler les mouvements des sept Gouverneurs.

6. Ensuite il offrit un sacrifice extraordinaire au Chang ti, fit des offrandes aux six Vénérables avec une intention parfaite ; puis, se tournant vers les montagnes et les cours d’eau célèbres, il leur rendit des honneurs semblables, ainsi qu’à toute la multitude des esprits.

7. Il réunit les cinq espèces de tablettes de jade. Le premier mois (de l’année après son avènement) étant écoulé, il donna audience chaque jour aux princes (ou aux quatre inspecteurs des princes) des quatre régions de l’empire et aux préfets des provinces. Il distribua (ou rendit) à tous les princes leurs tablettes de jade.

8. Au deuxième mois de l’année, il visita les principautés qui étaient à l’est ; il alla jusqu’au Tai chan, la plus vénérable des montagnes. Il offrit et brûla sur un bûcher une victime en l’honneur du roi du ciel. Se tournant successivement vers les montagnes et les rivières qui sont dans cette région, il leur fit des sacrifices suivant la dignité de chacune d’elles. Il reçut ensuite les princes de l’est, prit soin que dans toute cette région les saisons de l’année et les mois lunaires (de vingt neuf ou de trente jours) fussent de parfait accord, corrigea les dénominations des jours. Il établit l’uniformité des tubes musicaux, des mesures de longueur, des mesures de capacité, des balances (et des poids), et régla les cinq sortes de cérémonies. Il reçut les cinq sortes de tablettes de jade, trois sortes de pièces de soie, deux sortes d’animaux vivants, une seule espèce d’animaux tués. Il établit l’uniformité des cinq sortes d’instruments ; enfin il revint sur ses pas (ou bien, quant aux cinq sortes de tablettes de jade, il les rendit aux princes qui les lui avaient offertes). Au cinquième mois, il visita les principautés du midi. Il alla à la grande montagne du midi, et accomplit les mêmes cérémonies qu’au Tai chan. Au huitième mois, il visita les principautés de l’ouest. Il alla à la grande montagne de l’ouest, et fit les mêmes cérémonies que précédemment. Au onzième mois, il visita les principautés du nord. Il alla à la grande montagne du nord, et accomplit les mêmes cérémonies qu’à l’ouest. De retour (à la capitale), il entra dans le temple de l’Aïeul Parfait et immola un bœuf.

9. Tous les cinq ans, l’empereur employait une année à visiter les principautés. Dans le cours des quatre autres années, tous les princes allaient à la cour impériale. Ils présentaient un compte-rendu détaillé de leur administration ; l’exactitude de ce rapport était vérifiée par l’examen de leurs œuvres. Ceux qui avaient bien mérité recevaient en récompense des voitures et des vêtements.

10. Chouenn établit douze provinces, leur donna pour gardiens les génies tutélaires de douze montagnes, et fit creuser profondément les lits des rivières.

11. Il effraya le peuple en lui présentant l’image (et la menace) des grands châtiments établis par les lois. Comme adoucissement, il permit de remplacer les cinq grands châtiments par le bannissement. Le fouet fut employé dans les résidences des officiers et les verges dans les écoles. On se racheta des peines corporelles par argent. Les fautes commises par mégarde ou par suite de fâcheux accident furent pardonnées. Celles commises avec audace ou plusieurs fois furent punies de mort ou d’un autre châtiment selon leur gravité. Que ces décisions sont respectables ! La sévérité de la justice y est tempérée par la compassion.

12. Chouenn relégua le ministre des travaux publics dans l’île ou la province de Iou, confina Houan teou sur le mont Tch’oung, relégua et tint en prison le prince de San miao dans le pays de San wei, relégua Kouenn et le tint dans les fers sur le mont Iu. Il infligea ces quatre châtiments, et tout l’empire eut confiance en sa justice.

13. Au bout de vingt huit ans, l’empereur Iao décéda. Les habitants du domaine impérial pleurèrent sa mort, durant trois ans, comme ils auraient pleuré la perte d’un père ou d’une mère. Partout entre les quatre mers, les huit sortes d’instruments de musique furent réduits au silence.

14. Le premier jour du premier mois de l’année, Chouenn se présenta devant la tablette de l’Aïeul Parfait.

15. Avec le chef ou directeur général de tous les princes, il chercha et prit des mesures pour ouvrir les quatre portes (aux hommes capables), éclairer tous les yeux et faire entendre toutes les oreilles, c’est-à-dire pour connaître et attirer tous les hommes capables de l’empire, et pour donner à tous ses sujets pleine liberté de voir et d’entendre, de lui dire ce qu’ils auraient vu et entendu, et de lui découvrir tous leurs sentiments.

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Deuxième partie. Annales de la dynastie des Hia

Tribut de Yu

1. Iu divisa le territoire (en neuf provinces). Suivant les montagnes, il coupa des arbres (pour frayer des chemins). Il prit une connaissance exacte des hautes montagnes et des grands cours d’eau (afin de déterminer les limites respectives des neuf provinces).

2. Dans le Ki tcheou, il commença ses travaux à Hou k’eou, donna ses soins aux monts Leang et K’i, répara les travaux (que son père Kouenn avait exécutés) à T’ai iuen, et alla jusqu’au sud du mont Io. Dans le T’an houai, il mena son œuvre à bonne fin, et atteignit la Heng et la Tchang.

3. Dans cette province la terre est blanche et meuble. Les produits de l’impôt varient entre la première et la deuxième classe. Les terres sont de cinquième classe. La Heng et la Wei rentrèrent dans leurs anciens lits. La plaine de Ta lou put être cultivée. Les barbares habitants des îles viennent offrir des vêtements garnis de fourrures (à titre de tribut). (Pour se rendre à la capitale de l’empire), ils longent à droite la colline appelée Kie cheu et entrent dans le Fleuve Jaune.

4. Entre la Tsi et le Fleuve Jaune est la province de Ien. Les neuf bras du Fleuve Jaune suivirent chacun leurs lits. Il y eut un lac à Lei hia. La Ioung et la Tsiu unirent leurs eaux. Les terrains propres à la culture du mûrier purent nourrir des vers à soie. Les habitants descendirent des hauteurs et s’établirent dans la plaine.

5. Dans cette province la terre est noirâtre et compacte. Les plantes herbacées sont luxuriantes, les arbres très élevés. Les terres sont de sixième classe, et les produits de l’impôt sont de neuvième classe. Ce fut seulement après treize années de culture que ce faible impôt fut exigé comme dans les autres provinces. Les habitants offrent en tribut à l’empereur du vernis et de la soie, avec des corbeilles pleines de tissus à fleurs. (Pour aller à la capitale de l’empire), leurs barques suivent la Tsi, la T’a, et entrent dans le Fleuve Jaune.

6. Entre le Tai chan et la mer s’étend la province de Ts’ing. Le pays des Iu i fut entouré d’une levée de terre. La Wei et la Tchen suivirent leurs lits. Dans cette province la terre est blanche et compacte. Près de la mer sont de vastes terrains arides et salés. Les terres sont de troisième classe, et les produits de l’impôt sont de quatrième classe.

7. On offre en tribut à l’empereur du sel, de la fine toile de dolic, différents produits tirés de la mer, avec de la soie, du chanvre, du plomb, des sapins et des pierres extraordinaires qui viennent des vallées du Tai chan. Les barbares de Lai mènent la vie pastorale. Dans leurs corbeilles ils offrent à l’empereur de la soie produite sur les mûriers sauvages. (Pour aller à la capitale de l’empire), leurs barques suivent la Wenn, entrent dans la Tsi, (puis dans le Fleuve Jaune).

8. La mer, le Tai chan et la Houai forment les limites de la province de Siu. La Houai et la I furent dirigées. Les collines Moung et Iu furent mises en culture. À Ta ie il y eut un lac. Le pays de Toung iuen fut aplani. Dans cette province la terre est rouge, argileuse, compacte. Les plantes y prospèrent de plus en plus, formant des touffes et des massifs. Les terres sont de deuxième classe, et l’impôt de cinquième classe.

9. On offre en tribut à l’empereur de la terre de toute couleur, des plumes de faisan aux couleurs variées qui viennent des vallées voisines du mont Iu, des éléococca qui croissent seul à seul au sud du mont I, des pierres musicales qui semblent flotter à la surface de l’eau sur les bords de la Seu, des perles et des poissons venus des bords de la Houai. Les habitants offrent à l’empereur dans leurs corbeilles des étoffes de soie, les unes bleues, les autres blanches, les autres tissues d’une trame blanche sur une chaîne noire. (Pour aller à la capitale de l’empire), leurs barques suivent la Houai, la Seu, et entrent dans le Fleuve Jaune.

10. Entre la Houai et la mer s’étend la province de Iang. Il y eut un lac à P’eng li. Les oies sauvages s’y arrêtent. Les trois Kiang déversèrent leurs eaux dans la mer. Le lac Tchenn fut circonscrit. Les bambous, gros ou minces, furent propagés. Dans cette province, les plantes herbacées sont grandes et délicates ; les arbres sont très élevés. Le sol est humide et boueux. Les terres sont de neuvième classe ; l’impôt varie entre la sixième et la septième classe.

11. On offre en tribut à l’empereur trois espèces de métaux (de l’or, de l’argent et du cuivre), de beau jade (ou deux espèces de jade), des bambous les uns gros les autres minces, des dents d’éléphants, du cuir, des plumes, du poil, des arbres, et des vêtements de toile venus des îles. On présente dans les corbeilles des tissus de soie à fleurs imitant les veines des coquillages précieux. Des oranges et des pamplemousses sont portées à l’empereur dans des enveloppes, lorsqu’il requiert ce don. Les barques descendent le Kiang, longent la côte de la mer, entrent dans la Houai et la Seu, (remontent le Fleuve Jaune et vont à la capitale).

12. La province de King s’étend depuis le mont King jusqu’au delà du mont Heng. Le Kiang et la Han coururent à la mer comme les princes vont à la cour impériale. Les trois Kiang furent parfaitement dirigés. La T’ouo et la Tsien suivirent chacune leurs lits. Dans le marais de Iun la terre parut à découvert, et dans celui de Moung les travaux de culture commencèrent. Dans cette province la terre est humide et boueuse. Les terres cultivées sont de huitième classe ; les revenus des impôts sont de troisième classe.

13. On offre en tribut à l’empereur des plumes, du poil, des dents d’éléphants, du cuir, trois sortes de métaux (de l’or, de l’argent et du cuivre), du bois de sumac pour faire des arcs, des cèdres, des cyprès, des pierres meulières, des pierres à aiguiser, des pierres pour faire des pointes de flèches, du cinabre. Les plus beaux bambous des genres k’iun et lou (pour faire des flèches) et le plus beau bois de hou (pour faire des arcs) sont offerts par les trois principautés des plus rapprochées des lacs Iun et Moung). On offre une espèce de chiendent triangulaire enveloppé et enfermé dans des boîtes, (pour filtrer la liqueur destinée aux sacrifices). Dans les corbeilles on offre des pièces de soie, les unes bleues les autres rouges, et des perles angulaires enfilées ensemble. La contrée arrosée par les neuf Kiang offre de grandes tortues (quand l’empereur requiert ce don). (Pour aller à la capitale de l’empire), les habitants du King tcheou suivent en barque le cours du Kiang, de la T’ouo, de la Tsien et de la Han, vont par voie de terre jusqu’à la Lo, et arrivent à la partie méridionale du Fleuve Jaune.

14. Entre le mont King et le Fleuve Jaune s’étend la province de Iu. La I, la Lo, la Tch’en, la Kien se déversèrent dans le Fleuve Jaune. La Hioung et la Pouo formèrent un lac. Le lac Ko déversa le surplus de ses eaux dans le lac Meng tchou. Dans cette province la terre est généralement meuble ; dans les endroits bas elle est compacte, noire et maigre. Les champs cultivés sont de quatrième classe ; les revenus de l’impôt varient entre la première et la deuxième classe.

15. On offre en tribut à l’empereur du vernis, du chanvre, de la fine toile de dolic, de la grosse toile de chanvre. Dans les corbeilles on lui présente des pièces de soie dont la chaîne est noire et la trame blanche, et de la fine ouate de soie. Comme tribut extraordinaire, on lui offre des pierres pour polir les pierres musicales, Les barques descendent la Lo et entrent dans le Fleuve-Jaune.

16. La province de Leang, située au sud du mont Houa, s’étend jusqu’à la Rivière Noire. Les collines de Min et de Pouo furent mises en culture, La T’ouo et la Tsien suivirent chacune leurs lits. Les monts Ts’ai et Moung furent arrangés, et des sacrifices y furent offerts. On réussit à disposer la contrée habitée par les tribus étrangères sur les bords de la Houo. Dans cette province la terre est noirâtre. Les champs cultivés sont de septième classe ; les revenus de l’impôt varient entre la septième et la neuvième classe.

17. Les habitants offrent en tribut à l’empereur du jade pour faire des pierres musicales, du fer, de l’argent, de l’acier, des pierres pour faire des pointes de flèches, des pierres musicales ordinaires, avec des peaux d’ours ordinaires, d’ours de grande taille, de renards et de chats sauvages, et des tissus faits avec le poil de ces animaux. Ils viennent du mont Si k’ing en suivant le cours de la Houan ; ils descendent la Tsien, vont par voie de terre jusqu’à la Mien, entrent dans la Wei et traversent le Fleuve Jaune.

18. Entre la Rivière Noire et la partie occidentale du Fleuve-Jaune est la province de Ioung, La rivière Jo coula vers l’occident. La King communiqua avec la Wei et la Jouei, ainsi que la Ts’i et la Tsiu. Il en fut de même de la Foung. Des sacrifices furent offerts aux esprits du mont King et du mont K’i, ainsi qu’aux esprits des autres montagnes, depuis le Tchoung nan et le Touenn ou jusqu’au Gniao chou. Les travaux furent menés à bonne fin dans les plaines et dans les vallées jusqu’au lac Tchou ie. Le pays de San wei devint habitable ; les San miao (corrigés) méritèrent bien de l’empereur.

19. La terre du Ioung tcheou est jaune et meuble. Les champs cultivés sont de première classe ; les revenus de l’impôt sont de sixième classe. Les habitants offrent en tribut à l’empereur deux sortes de jade et deux sortes de pierres de prix. (Pour aller à la capitale de l’empire), leurs barques vont du mont Tsi cheu au mont Loung menn et à la partie occidentale du Fleuve Jaune, ou bien, elles vont suivre la Wei et la Jouei. Du mont Kouenn liun, du mont Si tcheu, du mont K’iu seou viennent des étoffes et des fourrures (offertes en tribut). Les peuplades de l’ouest ont fait leur soumission...

Expédition du Prince de In

1. Tchoung k’ang, à peine revêtu de la dignité impériale, ordonna au prince de In de prendre le commandement des six légions. Hi et Houo négligeaient entièrement les devoirs de leur charge ; retirés dans leurs domaines, ils se plongeaient dans le vin. Le prince de In fut chargé par l’empereur d’aller les châtier.

2. (Le prince de In) haranguant ses troupes, leur dit :

— Écoutez, vous tous qui êtes sous mes ordres. Le très sage (empereur Iu) nous a laissé des enseignements qu’il avait longtemps médités, et dont nous avons éprouvé manifestement l’efficacité pour affermir et conserver l’empire. « Les anciens souverains, dit il, étaient attentifs aux avertissements du ciel, leurs ministres observaient des règles constantes, tous leurs officiers les aidaient ; aussi ces princes ont ils régné avec gloire. »

3. Chaque année au premier mois du printemps, le héraut impérial prenant une clochette à battant de bois, allait par les chemins, (réunissait le peuple et disait) : « Que les officiers chargés de diriger et d’instruire le peuple, éclairent tous par leurs avis l’administration impériale ; que les artisans eux mêmes présentent des avis ou des remontrances sur les choses qui concernent leurs métiers. Si quelqu’un ose ne pas respecter cet ordre, l’État pour le punir a des châtiments toujours en vigueur. »

4. Hi et Houo sont déréglés dans leur conduite, se plongent dans le vin et se dégradent. Ils ont abandonné leur emploi et quitté leur poste. Par un désordre jusque là sans exemple, ils ont bouleversé les lois de l’astronomie et négligé entièrement les devoirs de leur charge. Le premier jour du troisième mois de l’automne, les deux grands astres (le soleil et la lune se rencontrant) dans la constellation du Scorpion, n’ont pas été d’accord (le soleil a été éclipsé). Les musiciens ont battu le tambour ; les officiers inférieurs et les employés tirés du sein du peuple ont couru avec empressement (au secours du soleil). Hi et Houo, inertes dans leur office comme le représentant d’un mort à une cérémonie, ont paru ne rien entendre, ne rien savoir. Ils se sont trompés grossièrement sur les phénomènes célestes, et ont mérité la peine de mort décrétée par les anciens souverains. Dans les lois du gouvernement il est dit : « Celui qui devancera le temps, sera mis à mort sans rémission ; celui qui n’arrivera pas à temps, sera mis à mort sans rémission.

5. À présent je suis chargé d’exécuter avec vous tous la sentence de condamnation portée par le ciel. Vous tous, valeureux soldats, unissez vos efforts pour servir la famille impériale. Vous m’aiderez, j’espère, à accomplir les volontés sévères du Fils du ciel.

6. La flamme sur le sommet du mont Kouenn dévore également les pierres précieuses et les pierres communes. Si le délégué du ciel (l’empereur ou son ministre) excédait dans l’accomplissement du devoir (et châtiait également l’innocent et le coupable), il serait pire que la flamme la plus furieuse. Je mettrai à mort les principaux chefs de la rébellion, mais je ne punirai pas ceux qui ont été forcés de les suivre. À tous ceux qui ont subi depuis longtemps l’influence de leurs mauvais exemples, je laisserai la faculté de se corriger.

7. Oh ! un chef militaire plus sévère qu’indulgent, réussit dans ses entreprises ; au contraire, celui qui est plus indulgent que sévère, n’obtient aucun succès. Ainsi donc, vous tous, soldats, soyez courageux et prenez garde (ne comptez pas trop sur mon indulgence).

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Troisième partie. Annales de la dynastie des Chang

Proclamation de T’ang

1. L’empereur, après sa victoire sur le prince de Hia, retourna à Pouo, et adressa une grande proclamation à tous les peuples de l’empire.

2. Il leur dit :

— Oh ! vous, peuples de toutes les contrées, écoutez et comprenez bien les avis de votre souverain. L’auguste roi du ciel imprime la loi morale dans le cœur de tous les hommes. Ceux qui la suivent, conservent leur bon naturel. Leur constante persévérance dans l’observation de ses préceptes dépend du souverain.

3. L’empereur Hia a étouffé ses bonnes qualités naturelles, commis des cruautés, et étendu ses vexations sur vous, peuples de toutes les contrées. Sa barbare tyrannie exerçait parmi vous ses ravages comme un mortel poison. Ne pouvant la supporter, vous avez d’une commune voix représenté votre innocence et demandé secours aux esprits du ciel et de la terre. Le ciel se fait une loi de récompenser les bons et de punir les méchants ; il a envoyé des calamités au prince de Hia, et montré par là que ce prince était coupable.

4. Alors moi, petit enfant, étant chargé d’exécuter les ordres du ciel et la sentence de condamnation qui était manifeste, je n’ai pas osé faire grâce. Je me suis permis d’immoler un taureau noir, et d’annoncer mon dessein au roi du ciel et à l’esprit de la terre, les priant de m’aider à châtier le prince de Hia. Ensuite je leur ai demandé un grand sage ; et j’ai uni mes efforts aux siens, pour que le ciel vous conservât la vie, à vous peuples de tous pays.

5. Le ciel se montre vraiment secourable aux peuples de la terre ; le coupable a été dégradé et terrassé. Le ciel ne se trompe jamais dans ses dispositions ; cette vérité brille comme les fleurs au printemps. Aussi tous les peuples reprennent vie.

6. Le ciel m’a constitué souverain, et m’a donné de rétablir l’union et la tranquillité dans vos principautés et vos familles. En accomplissant cette œuvre, peut être ai-je commis quelque faute envers les esprits du ciel et de la terre. (Dans la charge qui m’est confiée), je crains et tremble à la vue du danger, comme si j’étais sur le point de tomber dans un abîme profond.

7. Vous tous, princes dont j’ai confirmé l’investiture, évitez tout acte contraire aux lois, ne cherchez ni le repos ni les plaisirs. Observez chacun vos règlements, pour mériter les faveurs du ciel.

8. Je ne me permettrai pas de laisser dans l’ombre vos mérites (je les récompenserai par des distinctions) ; je ne me permettrai pas non plus de me pardonner mes fautes. Je m’appliquerai à voir le bien et le mal tels qu’ils apparaissent dans le cœur du roi du ciel (mes jugements seront conformes à ceux du ciel). Les fautes que vous commettrez, peuples de toutes les contrées, retomberont sur moi votre souverain. Mais les fautes de votre souverain ne vous seront nullement imputables.

9. Oh ! nous pourrons, j’espère, remplir fidèlement nos devoirs, et nos efforts seront toujours couronnés de succès.

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Quatrième partie. Annales de la dynastie des Tcheou

Harangue prononcée à Mou

1. C’était le premier jour du cycle (le 4 du deuxième mois). L’empereur (Ou wang), arrivé dès le matin dans la plaine de Mou, non loin de la capitale des Chang, fit une harangue à ses soldats. Tenant de la main gauche sa hache dorée, et de la main droite un pennon de crin blanc pour donner des signaux, il dit : — Vous êtes venus bien loin, hommes des contrées occidentales.

2. L’empereur continua :

— Oh ! vous, illustres princes, mes amis ; et vous qui êtes à mon service, ministres de l’instruction, de la guerre et des travaux publics, aides des ministres, officiers inférieurs de tout rang, chef des gardes, chefs de mille hommes, centeniers ;

3. vous aussi, guerriers de Ioung, de Chou, de K’iang, de Meou, de Wei, de Lou, de P’eng et de Pou ;

4. levez vos lances, joignez ensemble vos boucliers, dressez vos longues piques. Je veux vous parler.

5. L’empereur dit :
— Les anciens avaient cet adage : « La poule ne doit pas annoncer l’approche du matin. » Le chant de la poule le matin annonce la ruine de la famille.

6. L’empereur Cheou, de la famille des Chang, ne suit que les conseils d’une femme. Dans son aveuglement, il néglige de présenter ses offrandes et de témoigner sa reconnaissance à ses ancêtres. Insensé, il écarte les princes issus du sang impérial et ses parents du côté maternel ; il oublie les égards qu’il leur doit. Des malfaiteurs chargés de crimes sont venus de toutes les parties de l’empire chercher un refuge à sa cour. Ce sont les hommes qu’il traite avec honneur et respect, à qui il donne sa confiance et distribue les emplois, qu’il crée grands préfets et ministres d’État. Par eux une cruelle tyrannie pèse sur le peuple ; le trouble et la perfidie règnent dans la capitale des Chang.

7. Moi Fa (Ou wang), je ne fais qu’exécuter avec respect la sentence de condamnation portée par le ciel. Dans le combat d’aujourd’hui, ne faites pas plus de six ou sept pas, sans vous arrêter et reformer vos rangs. Courage, braves soldats.

8. N’attaquez pas l’ennemi plus de quatre, cinq, six ou sept fois, sans vous arrêter et reformer vos rangs. Courage, braves guerriers.

9. J’espère que vous serez courageux comme des tigres, comme des panthères, comme des ours ordinaires, comme des ours de grande taille. Dans cette plaine près de la capitale des Chang, n’attaquez pas (ne tuez pas) ceux des ennemis qui pourront s’échapper (et viendront se donner à nous), afin qu’ils nous servent dans nos contrées occidentales. Courage, braves soldats.

10. La négligence d’une seule de ces trois recommandations suffirait pour vous attirer la peine capitale.

Heureuse issue de la guerre

1. Le vingt neuvième jour du cycle tombait le 2 du premier mois (du printemps). Le lendemain, trentième jour du cycle, l’empereur (Ou wang) quitta la capitale des Tcheou (la ville de Hao), et se mit en marche pour aller attaquer (l’empereur Tcheou, de la dynastie des) Chang.

2. Il énuméra tous les crimes de Chang devant l’auguste Ciel et l’auguste Terre, devant les esprits des montagnes célèbres et des grands cours d’eau qu’il rencontra. Il leur dit :

— Moi Fa, prince de Tcheou et empereur (désigné), descendant de souverains qui ont suivi la voie de la vertu, je vais accomplir une grande réforme dans la capitale des Chang. Cheou, empereur de la famille des Chang, abandonnant la voie de la vertu, maltraite cruellement les êtres que le ciel a créés, et accable de maux tout le peuple. Il s’est fait le receleur de tous les malfaiteurs de l’empire ; (son palais est comme) le gouffre où se réfugient (tous les poissons), le marais où se réunissent (tous les animaux sauvages). Bien que je sois comme un faible enfant, ayant à mon service des hommes très vertueux, j’oserai accomplir avec respect la volonté du roi du ciel et mettre un terme aux désordres. Dans la nation très grande et très policée de la Chine, dans les tribus sauvages du nord et du midi, il n’est personne qui ne se range volontiers sous mes lois.

3. Vous, esprits tutélaires, vous m’aiderez, j’espère, afin que je soulage des peuples nombreux, et ne devienne pas pour vous-mêmes un objet de honte.

Le cinquante cinquième jour du cycle (qui était le vingt huitième du premier mois du printemps), les légions (de Ou wang) traversèrent le (Fleuve Jaune au) gué de Meng. Le soixantième jour du cycle (le 3 du deuxième mois), elles furent rangées dans la plaine de Mou, et attendirent (pour livrer bataille) le moment favorable fixé par le ciel. # Le premier jour du cycle suivant (le 4 du deuxième mois), au point du jour, Cheou amena ses cohortes, qui présentaient l’aspect d’une forêt (à cause du grand nombre de ses soldats) ; il les réunit dans la plaine de Mou. Ses soldats ne luttèrent nullement contre les nôtres ; mais, ceux qui étaient en avant tournant leurs lances contre ceux qui étaient derrière, ils s’entre tuèrent, et la déroute commença. Le sang coulait par ruisseaux, et entraînait les pilons (dont les soldats se servaient pour écorcer leur riz, ou, selon plusieurs interprètes, entraînait les boucliers des soldats morts). Ou wang revêtit une seule fois les habits militaires, et tout l’empire jouit de la tranquillité. Ensuite il changea l’administration (du dernier) des Chang, et remit en vigueur les statuts des anciens empereurs (de cette dynastie). Il tira de prison le prince de In, éleva un tumulus sur la tombe de Pi kan, salua du haut de sa voiture la porte du village du sage Chang Ioung. Il distribua les richesses amassées à la Tour des cerfs et les grains amoncelés à Kiu k’iao. Il fit de grandes largesses dans tout l’empire, et tout le peuple se soumit à lui avec joie.

4. Lorsque la lune commençait à croître pour la quatrième fois (le trois du quatrième mois lunaire), l’empereur revenant de la capitale des Chang, arriva à Foung. Aussitôt il laissa les travaux de la guerre et se livra aux occupations de la paix. Il fit reconduire au sud du mont Houa les chevaux (qui avaient traîné les chars de guerre), et fit lâcher dans les plaines de T’ao lin les bœufs (qui avaient traîné les voitures de bagages) ; il montra à tout l’empire qu’il ne les emploierait plus.

5. Le lendemain de la pleine lune, les illustres chefs des principautés et tous les officiers reçurent leur juridiction (du fondateur de la dynastie) des Tcheou.

6. Le quarante quatrième jour du cycle, l’empereur fit des offrandes dans le temple des ancêtres des Tcheou. (A cette cérémonie), les princes de la capitale, du territoire impérial et des différentes circonscriptions de l’empire, marchant d’un pas rapide, portèrent les vases de bois et les vases de bambou. Trois jours après, le quarante septième jour du cycle, l’empereur offrit au ciel une victime sur un bûcher, fit les offrandes aux esprits des montagnes et des fleuves, et annonça solennellement l’heureuse issue de la guerre.

La Grande Règle

1. La treizième année (après la mort de Wenn wang), l’empereur (Ou wang) consulta le prince de Ki.

2. L’empereur dit : — Oh ! prince de In, le ciel dans un profond secret forme l’homme et l’aide à pratiquer les vertus qui lui sont propres. (Le ciel ne parlant pas), j’ignore comment on doit expliquer les grandes lois de la société et les devoirs mutuels des hommes.

3. Le prince de Ki répondit :

— J’ai entendu dire que dans l’antiquité Kouenn ayant opposé des digues aux eaux débordées, avait troublé l’ordre des cinq éléments ; que le ciel courroucé n’avait pas donné les neuf articles de la grande règle, et que par suite les grandes lois et les devoirs mutuels étaient tombés dans l’oubli. Kouenn fut relégué (sur le mont Iu) et il y mourut. # (Son fils) Iu lui succéda et mena les travaux à bonne fin. Alors le ciel donna à Iu les neuf articles de la grande règle ; ils ont servi à expliquer les grandes lois de la société et les devoirs mutuels.

4. Le premier article concerne les cinq éléments, le deuxième l’accomplissement attentif des cinq actes, le troisième l’emploi diligent des huit parties de l’administration, le quatrième l’emploi des cinq régulateurs du temps pour fixer exactement les saisons, le cinquième l’acquisition et l’exercice de la haute perfection qui convient à la dignité impériale, le sixième l’acquisition et l’exercice des trois vertus (requises en celui qui gouverne), le septième l’usage intelligent des moyens de scruter les choses incertaines, le huitième la méditation et l’usage des effets divers, le neuvième la promesse et l’usage des cinq bonheurs, la menace et l’usage des six malheurs extrêmes.

5. Premièrement, les cinq éléments. Le premier est l’eau, le deuxième le feu, le troisième le bois, le quatrième le métal, le cinquième la terre. Les propriétés de l’eau sont de mouiller et de descendre, celles du feu sont de brûler et de s’élever. Le bois se laisse courber et redresser. Le métal obéit à la main de l’ouvrier et prend différentes formes. La terre reçoit la semence et donne les récoltes. L’eau mouille, descend et devient salée. Le feu brûle, s’élève et prend une saveur amère. Le bois courbé et redressé prend une saveur acide. Le métal obéit, change de forme et prend une saveur âcre. La terre reçoit la semence, donne les récoltes et prend une saveur douce.

6. Deuxièmement, les cinq actes. Le premier est la tenue extérieure, le deuxième la parole, le troisième le regard, le quatrième l’audition, le cinquième la réflexion. La tenue extérieure doit être composée, la parole conforme à la raison, le regard perspicace, l’oreille très attentive, l’esprit méditatif et pénétrant. Une tenue bien composée est respectueuse ; une parole conforme à la raison est bien réglée ; un regard perspicace conduit à la prudence ; l’application à écouter est mère des bons conseils ; un esprit méditatif et pénétrant parvient à la plus haute sagesse.

7. Troisièmement, les huit parties de l’administration. La première a pour objet les vivres, la deuxième les commodités de la vie, la troisième les sacrifices, la quatrième les travaux publics, la cinquième l’instruction du peuple, la sixième la procédure criminelle, la septième l’hospitalité, la huitième le service militaire.

8. Quatrièmement, les cinq régulateurs du temps. Le premier est l’année, le deuxième le mois, le troisième le jour, le quatrième les douze signes du zodiaque et les autres étoiles (y compris les planètes), le cinquième le calcul des temps ou calendrier.

9. Cinquièmement, la souveraine perfection qui convient à l’empereur. Prince, en donnant l’exemple de la plus haute perfection, vous obtiendrez les cinq bonheurs, et vous les ferez partager à vos nombreux sujets. Vos nombreux sujets imiteront votre sublime perfection, et vous aideront à la conserver.

10. Quand vos nombreux sujets ne formeront pas de cabales, ni vos ministres de conspirations, toujours ce sera l’effet de la souveraine perfection dont vous donnerez l’exemple.

11. Toutes les fois que vos nombreux sujets délibéreront entre eux, tenteront quelque entreprise, se tiendront en garde (par crainte des châtiments), faites attention. S’il en est qui, sans pratiquer la vertu parfaite, s’abstiennent de mal faire, ne les rejetez pas (ils pourront devenir meilleurs.). À ceux qui vous diront d’un cœur content et d’un air joyeux : «Ce que nous aimons, c’est la vertu», conférez des bienfaits (des charges) et ces hommes voudront imiter votre sublime vertu.

12. N’opprimez pas les faibles qui n’ont ni frères ni enfants (pour les aider) ; ne craignez pas ceux qui tiennent un rang élevé ou distingué.

13. Chez les officiers qui ont du talent et gèrent bien les affaires, excitez le désir d’avancer toujours dans la vertu, et l’État sera florissant. Les hommes chargés de gouverner sont toujours vertueux, quand ils sont dans l’aisance. Si vous ne savez pas (leur allouer des revenus suffisants, et par ce moyen) faire qu’ils puissent entretenir la bonne harmonie dans leurs familles qui sont les vôtres, ils commettront des crimes. Quant à ceux qui n’aiment pas la vertu, vous aurez beau les combler de faveurs, (vous ne les rendrez pas vertueux, et (si vous leur laissez ou leur conférez des charges), à cause d’eux vous aurez à vous reprocher d’avoir eu à votre service des hommes vicieux.

13a. Rien d’incliné, rien qui ne soit uni ; pratiquons la justice à l’exemple de l’empereur. Nulle affection particulière et désordonnée ; suivons les principes que l’empereur nous enseigne par son exemple. Aucune aversion particulière et déréglée ; suivons la voie que l’empereur nous montre par son exemple. Rien d’incliné, point de parti ; la voie de l’empereur est large et s’étend loin. Point de parti, rien d’incliné ; la voie de l’empereur est unie et facile à parcourir. Ne tournons ni en arrière ni de côté ; la voie de l’empereur est droite et mène directement au but. Avançons tous ensemble vers la sublime perfection dont l’empereur nous donne l’exemple ; arrivons tous ensemble à cette sublime perfection.

14. L’exposition développée des vertus sublimes de l’empereur est la règle des mœurs, l’enseignement le plus parfait, l’enseignement du roi du ciel lui-même.

15. Quand le peuple entend l’exposition développée des sublimes vertus de l’empereur et met en pratique cet enseignement, sa conduite approche de plus en plus de la vertu brillante du Fils du ciel. Il dit : « Le Fils du ciel remplit l’office de père du peuple ; il est vraiment le souverain de tout l’empire. »

16. Sixièmement, les trois vertus. La première est la droiture, l’équité, la deuxième la fermeté dans le gouvernement, la troisième la douceur dans le gouvernement. Il faut gouverner avec une droiture équitable les hommes paisibles et tranquilles, avec fermeté ceux qui résistent et refusent d’obéir, avec douceur ceux qui sont souples et obéissants. Il faut gouverner avec fermeté ceux qui croupissent dans l’indolence, et avec douceur ceux qui se distinguent par leur talents et leurs bonnes dispositions.

17. C’est au souverain seul qu’il appartient d’accorder les faveurs, d’appliquer les peines et d’avoir des mets de grand prix. Aucun sujet ne doit accorder les faveurs, ni appliquer les châtiments, ni avoir des mets de grand prix.

18. Si parmi vos sujets il est (des grands préfets, des princes) qui accordent les faveurs, appliquent les peines, ont des mets de grand prix, (les grands préfets) seront nuisibles dans vos domaines (et les princes) seront funestes dans vos principautés. Par suite, les officiers inférieurs s’écarteront du devoir et se rendront coupables d’injustices ; le peuple violera la loi naturelle et commettra des excès.

19. Septièmement, l’examen des choses douteuses. Il faut choisir et constituer des devins chargés d’interroger, les uns la tortue, les autres l’achillée, et leur ordonner de consulter la tortue et l’achillée.

20. (Les fissures produites dans l’encre sur la carapace de la tortue présentent les apparences) de la pluie ou d’un ciel qui redevient serein, d’un ciel entièrement couvert ou d’un ciel semé de nuages séparés, ou d’un ciel dans lequel les nuages se croisent.

21. (Les symboles formés par les brins d’achillée) sont tcheng la fermeté et houei le repentir.

22. Les signes obtenus sont donc au nombre de sept : cinq sont donnés par la tortue et deux par l’achillée. Ils font connaître d’avance les erreurs (qu’il faut éviter).

23. Lorsque les hommes constitués devins consultent la tortue et l’achillée, trois interprètent les présages. (S’ils sont en désaccord), on suit l’avis des deux qui expriment le même sentiment.

24. Quand vous avez des doutes au sujet d’une affaire importante, délibérez en vous même, délibérez avec vos ministres et vos officiers, consultez le peuple, faites consulter la tortue et l’achillée. Puis, si une entreprise est approuvée par vous même, par la tortue, par l’achillée, par vos ministres et vos officiers, par le peuple, il y a unanimité (l’entreprise réussira). Vous serez vous-même heureux et puissant, et vos descendants jouiront de la prospérité. Si vous, la tortue et l’achillée, vous approuvez, et que les ministres, les officiers et le peuple désapprouvent, l’entreprise réussira. Si les ministres, les officiers, la tortue et l’achillée approuvent, et que vous et le peuple, vous désapprouviez, l’entreprise réussira. Si le peuple, la tortue et l’achillée approuvent, et que vous, vos ministres et vos officiers vous désapprouviez, l’entreprise sera heureuse. Lorsque vous et la tortue, vous approuvez, et que l’achillée, les ministres, les officiers, le peuple désapprouvent, s’il s’agit d’une affaire qui concerne l’intérieur du palais, (d’un sacrifice, d’une réjouissance,...), elle réussira ; s’il s’agit d’une affaire extérieure, (d’un voyage, d’une expédition,...), elle ne réussira pas. Quand la tortue et l’achillée sont toutes deux opposées au sentiment des hommes (et désapprouvent une entreprise), il est bon de se tenir en repos ; l’action serait fatale.

25. Huitièmement, les différents effets (ou phénomènes qui sont toujours en rapport avec la conduite de l’empereur et des officiers, et font connaître si l’administration est bonne ou mauvaise). Ce sont la pluie, le beau temps, la chaleur, le froid et le vent, ainsi que les époques (auxquelles ils surviennent). Lorsque ces cinq choses arrivent en quantité suffisante, et chacune en son temps, toutes les plantes prospèrent.

26. Si l’une d’elles est beaucoup trop abondante ou fait entièrement défaut, c’est une calamité.

27. Il y a des effets heureux : la gravité (de l’empereur) obtient aux temps voulus la pluie, sa bonne administration la sérénité du ciel, sa prudence la chaleur, son application à réfléchir le froid, sa sagesse éminente le vent. Il y a aussi des effets malheureux : l’inconsidération (de l’empereur) fait durer sans cesse la pluie, ses erreurs la sérénité du ciel, son indolence la chaleur, sa précipitation le froid et sa stupidité le vent.

28. Que l’empereur examine donc (ces cinq phénomènes) chaque année, les grands dignitaires chaque mois et les autres officiers chaque jour (pour savoir ce que leur administration a de bon et ce qu’elle a de mauvais).

29. Si dans le cours de l’année, du mois ou de la journée, il n’y a pas eu d’intempérie, à ce signe on reconnaît que tous les grains ont mûri, que l’administration est intelligente, que les hommes de talent sont honorés, que les familles jouissent de la tranquillité et du bien être.

30. Si dans le courant de la journée, du mois ou de l’année, il y a eu intempérie, il est manifeste que les grains n’ont pas mûri, que l’administration est aveugle et peu intelligente, que les hommes de talent sont tenus dans l’ombre, que les familles ne jouissent pas de la tranquillité.

31. Le peuple est comme les constellations, (l’empereur et les ministres sont comme le soleil et la lune). Certaines constellations aiment le vent, d’autres la pluie, (mais elles ne peuvent obtenir par elles mêmes ni le vent ni la pluie, le soleil et la lune ont soin de les leur donner). Le soleil et la lune accomplissent leurs révolutions, et ramènent l’hiver et l’été. La lune parcourt les constellations, et amène le vent et la pluie. (Ainsi l’empereur et les ministres doivent pourvoir aux besoins du peuple et satisfaire ses désirs légitimes).

32. Neuvièmement, les cinq bonheurs. Le premier est la longévité, le deuxième l’opulence, le troisième la santé du corps et la paix de l’âme, le quatrième l’amour de la vertu, le cinquième une vie complète (c’est-à-dire, avec la conservation de tous les membres, une vie qui n’est abrégée ni par aucune faute ni par aucun accident).

33. Les six maux extrêmes sont, le premier une vie abrégée par quelque malheur, le deuxième la maladie, le troisième le chagrin, le quatrième la pauvreté, le cinquième la perversité, le sixième la faiblesse (de caractère).

Officiers des Tcheou

1. L’empereur (Tch’eng wang), de la dynastie des Tcheou, établit l’ordre dans toutes les principautés. Il parcourut et visita les domaines appelés heou, tien (et les autres circonscriptions), soumit par la force des armes tous les princes qui refusaient d’aller à la cour impériale, et procura la tranquillité à tous les peuples. Tous les princes des six circonscriptions rendirent hommage à sa vertu. De retour à (Hao) sa capitale, usant de son autorité souveraine, il fixa les diverses sortes d’offices et leurs attributions.

2. L’empereur dit : — D’après la grande règle des anciens, il faut ordonner l’administration, avant qu’elle soit troublée, et pourvoir à la sûreté de l’Etat, avant qu’il soit en danger.

3. L’empereur dit :

— Iao et Chouenn, consultant l’usage antique, ne constituèrent que cent officiers. À la capitale se trouvaient le directeur les officiers et le chef des princes des quatre contrées ; hors de la capitale étaient les gouverneurs le provinces et les chefs de cantons. Toutes les parties de l’administration étaient en harmonie, et toutes les principautés étaient en paix. Les Hia et les Chang doublèrent le nombre des officiers ; ils réussirent aussi à bien gouverner. Les souverains perspicaces, en constituant leur administration, cherchaient moins le nombre que la qualité des officiers.

4. Moi, faible comme un petit enfant, je m’applique sérieusement à pratiquer la vertu du matin au soir, avec la sollicitude d’un homme qui craint de ne pouvoir atteindre son but. Je pense avec respect aux empereurs des dynasties précédentes, et tâche d’instruire et de diriger comme eux les officiers.

5. Je constitue le grand précepteur, le grand maître et le grand gardien. Ce sont les san koung (les trois plus hauts dignitaires). Ils exposent les principes, établissent l’ordre dans l’empire, et mettent en parfaite harmonie les deux éléments constitutifs de toutes choses. Il n’est pas nécessaire que ces offices soient toujours remplis tous trois ; l’essentiel est de ne les confier qu’à des hommes capables de les bien remplir.

6. (Je constitue) le second précepteur, le second maître et le second gardien. On les nomme les san kou. Koung en second (ou assesseurs des koung), ils étendent partout la réforme, s’appliquent avec respect à faire briller l’action du ciel et de la terre, et m’aident à gouverner tout l’empire.

7. Le grand administrateur, tenant en main le gouvernail de l’Etat, commandera à tous les officiers, et maintiendra l’équilibre partout entre les quatre mers.

8. Le directeur de la multitude sera chargé de l’instruction publique. Il enseignera partout les cinq grandes lois des relations sociales et habituera tout le peuple à l’obéissance.

9. Le préfet du temple des ancêtres dirigera les cérémonies de l’empire. Il donnera ses soins aux esprits (du ciel et de la terre) et aux mânes des morts. (Au moyen de la musique), il établira l’harmonie entre les différentes classes d’hommes.

10. Le ministre de la guerre dirigera les expéditions militaires de l’empire, conduira les six légions et maintiendra la tranquillité dans tous les États.

11. Le ministre de la justice veillera à l’observation des lois prohibitives de l’empire, recherchera les fraudes et les crimes secrets, et punira les violences et les désordres.

12. Le ministre des travaux publics s’occupera des terres de l’empire, fixera les habitations des quatre classes du peuple, et réglera les saisons des divers travaux, afin d’accroître les produits de la terre.

13. Chacun des six ministres aura ses attributions déterminées et dirigera ses subalternes. Donnant ainsi l’exemple aux neuf gouverneurs de provinces, ils travailleront avec eux à la prospérité et à la formation morale du peuple.

14. Les princes des cinq circonscriptions iront saluer l’empereur une fois tous les six ans. Tous les douze ans, l’empereur parcourra les principautés aux quatre saisons de l’année, et examinera les règlements, les mesures, auprès des quatre montagnes célèbres. Il recevra les hommages des princes de chaque contrée auprès de la montagne célèbre du pays. Il prononcera publiquement les destitutions et les promotions.

15. L’empereur dit :
— Oh ! vous tous, hommes distingués qui êtes à mon service, remplissez avec soin les fonctions dont vous êtes chargés. Réfléchissez bien avant de donner un ordre ; car, dès qu’un ordre est donné, vous voulez qu’il soit exécuté et non retiré. Consultez la raison et la justice, et faites taire votre sentiment particulier ; tout le peuple sera de votre avis.

16. Étudiez l’antiquité avant d’entrer en charge, délibérez sur les affaires avant de prendre vos décisions ; et votre administration sera exempte d’erreurs. Vous prendrez pour guides, je l’espère, les lois et les statuts (de Wenn wang et de Ou wang), et ne mettrez pas le désordre dans vos emplois sous des prétextes spécieux. Les doutes accumulés gâtent les plans ; la paresse et la négligence sont la ruine de l’administration. Celui qui n’étudie pas (est comme un homme qui a) le visage tourné contre un mur (et ne voit rien) ; dans les affaires son esprit s’embrouille.

17. Je vous en avertis, ministres d’État, le nombre et la grandeur des services dépendent surtout de la volonté ; l’accroissement des possessions dépend surtout du travail. Celui qui sait prendre une détermination courageuse, ne rencontre aucune difficulté.

18. Les dignités engendrent naturellement l’orgueil, et les riches traitements la prodigalité. (Ou bien, les dignités ne sont pas conférées en vue d’inspirer de l’orgueil, ni les traitements accordés en vue de favoriser la prodigalité). Le respect et l’économie doivent être des vertus véritables, et non pas seulement simulées. La pratique de la vraie vertu repose le cœur et le rend chaque jour meilleur. Une conduite hypocrite fatigue le cœur et le rend chaque jour plus impuissant.

19. Lorsque vous êtes en possession de la faveur, craignez la disgrâce dont vous êtes menacés, et ne soyez jamais sans crainte. Celui qui ne craint pas, tombera dans les malheurs qu’il devrait craindre.

20. Élevez aux charges les hommes vertueux, cédez volontiers aux hommes capables ; et tous les officiers seront d’accord. S’ils ne s’accordaient pas, le trouble serait dans l’administration. En élevant aux charges les hommes capables de les remplir, vous ferez preuve de capacité. En promouvant des hommes incapables, vous montreriez votre propre incapacité.

21. L’empereur dit :
— Oh ! (vous, ministres d’État qui réglez) les trois parties de l’administration, et vous, grands préfets, remplissez avec soin les devoirs de vos charges, et mettez de l’ordre dans votre administration, pour aider votre souverain et assurer la tranquillité de tout le peuple. Dans les principautés personne ne sera mécontent.

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