Pierre Loti (1850-1923)
LES DERNIERS JOURS DE PÉKIN
Première édition : Calmann-Lévy, Paris, 1901, IV+466 pages.
Loti au vice-amiral Pottier, 1901 : "Je me suis borné à noter les choses qui ont passé directement sous mes yeux au cours des missions que vous
m'avez données et d'un voyage que vous m'avez permis de faire dans une certaine Chine jusqu'ici à peu près inconnue.
Quand nous sommes arrivés dans la mer Jaune, Pékin était pris et les batailles finissaient."
"Ces incompréhensibles Boxers, à la fois atroces et admirables, grands hystériques de la patrie chinoise, qu'affolaient la haine et la terreur de
l'étranger."
"Quoi qu'il advienne, l'étonnante cour asiatique reparaîtrait-elle même ici, ce qui est bien improbable, Pékin est fini, son prestige tombé, son mystère percé à
jour. Cette « Ville impériale », pourtant, c'était un des derniers refuges de l'inconnu et du merveilleux sur terre, un des derniers boulevards des très vieilles humanités, incompréhensibles pour
nous et presque un peu fabuleuses."
Extraits : Les Boxers — Le Palais des ancêtres — Une fête sur la route
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— Et un intéressant dossier à consulter : Intervention armée en Chine : l’expédition internationale de 1900-1901, par Jean-François Brun, Revue historique des armées, n°258, 2010.
Pékin, légation de France, automne 1900.
... Nous mettons enfin pied à terre parmi des monceaux de débris, sur une sorte de petite place intérieure où les rafales s'engouffrent, près d'une chapelle et à l'entrée d'un jardin dont les
arbres s'effeuillent au vent glacé. Les murs autour de nous sont tellement percés de balles que l'on dirait presque un amusement, une gageure : ils ressemblent à des cribles. Là-bas, sur notre
droite, ce tumulus de décombres, c'est la légation proprement dite, anéantie par l'explosion d'une mine chinoise. Et à notre gauche il y a la maison du chancelier, où s'étaient réfugiés pendant
le siège les braves défenseurs du lieu, parce qu'elle semblait moins exposée... On me conduit, en pèlerinage d'arrivée, dans le jardin où dorment, ensevelis à la hâte, sous des grêles de balles,
ceux de nos matelots qui tombèrent à ce champ d'honneur... Il faut se découvrir dès l'entrée de ce jardin, car on ne sait pas sur qui l'on marche ; ... on n'est pas sûr, lorsqu'on se promène, de
n'avoir pas sous les pieds quelqu'un de ces morts qui mériteraient tant de couronnes.
Le siège à la légation :
Au début — mais leur nombre, hélas ! diminua vite, — ils étaient là une soixantaine de matelots français et une vingtaine de matelots autrichiens, se faisant tuer côte à côte et d'une allure
également magnifique.
L'horreur de ce siège, c'est qu'il n'y avait à attendre des assiégeants aucune pitié ; si, à bout de forces et à bout de vivres, on venait à se rendre, c'était la mort, et la mort avec d'atroces
raffinements chinois pour prolonger des paroxysmes de souffrance.
Aucun espoir non plus de s'évader par quelque sortie suprême : on était au milieu du grouillement d'une ville ; on était enclavé dans un dédale de petites bâtisses sournoises abritant une
fourmilière d'ennemis, et, pour emprisonner plus encore, on sentait autour de soi, emmurant le tout, le colossal rempart noir de Pékin.
C'était pendant la période torride de l'été chinois ; le plus souvent, il fallait se battre quand on mourait de soif, quand on était aveuglé de poussière, sous un soleil aussi destructeur que les
balles, et dans l'incessante et fade infection des cadavres.
Et à la concession catholique :
On vivait dans un continuel fracas, dans un continuel éclaboussement de pierres ou de mitraille ; tous les clochetons en marbre de la cathédrale, criblés d'obus, chancelaient, tombaient par
morceaux sur les têtes. A toute heure sans trêve, les boulets pleuvaient dans les cours, enfonçaient les toits, crevaient les murs. Mais c'était la nuit surtout que les balles s'abattaient comme
grêle, et qu'on entendait sonner les trompes des Boxers ou battre les affreux gongs. Et leurs cris de mort, tout le temps, à plein gosier : Cha ! cha ! (Tuons ! tuons !), ou : Chao ! chao !
(Brûlons ! brûlons !), emplissaient la ville comme la clameur d'ensemble d'une immense meute en chasse.
On était en juillet, en août, sous un ciel étouffant, — et on vivait dans le feu : des incendiaires arrosaient de pétrole les portes ou les toits avec des jets de pompe, et lançaient dessus des
étoupes allumées ; il fallait, d'un côté ou d'un autre, courir, apporter des échelles, grimper avec des couvertures mouillées pour étouffer ces flammes. Courir, il fallait tout le temps
courir.
...Des mines sautaient, de différents côtés, engloutissant du monde et des pans de mur. Dans le gouffre que fit l'une d'elles, disparurent les cinquante petits bébés de la crèche, dont les
souffrances au moins furent finies. Et, chaque fois, c'était une nouvelle grande brèche ouverte pour les Boxers qui se précipitaient, c'était une entrée béante pour la torture et la mort...
Vers dix heures ce matin, par les sentiers du grand bois impérial, qu'habitent en ces jours d'abomination les chiens, les pies et les corbeaux,
je m'en vais, de l'autre côté de la « Ville violette », visiter le « Palais des ancêtres », gardé aujourd'hui par notre infanterie de marine, et qui était le saint des saints, le panthéon des
empereurs morts, le temple dont on n'approchait même pas...
C'est une salle unique, immense, grandiose et sombre, tout en or fané, mourant, passé au rougeâtre de cuivre. Au fond, s'alignent neuf portes mystérieuses, dont les doubles battants somptueux ont
été scellés de cachets à la cire. Au milieu, sont restées les tables sur lesquelles on posait pieusement les repas pour les Mânes des ancêtres — et où, le jour de la prise de la « Ville jaune »,
nos soldats qui avaient faim furent heureux de trouver toute servie une collation imprévue. Et à chaque extrémité de la salle sonore, des carillons et des instruments à cordes attendent l'heure,
qui ne reviendra peut-être jamais plus, de faire de la musique aux Ombres ; longues cithares horizontales, rendant des sons graves et que supportent des monstres d'or aux yeux fermés ; carillons
gigantesques, l'un de cloches, l'autre de plaques de marbre et de jade suspendues par des chaînes d'or, et tous deux surmontés de grandes bêtes fantastiques, qui déploient leurs ailes d'or, dans
la pénombre éternelle, vers les plafonds d'or.
Il y a aussi des armoires de laque, grandes comme des maisons, contenant des collections de peintures anciennes roulées sur des bâtons d'ébène ou d'ivoire et enveloppées dans des soies
impériales.
Il en est de merveilleuses, — révélation d'un art chinois que l'on ne soupçonne guère en Occident, d'un art au moins égal au nôtre, bien que profondément dissemblable. Portraits d'empereurs en
chasse ou en rêverie solitaire dans des forêts, dans des sites sauvages qui donnent l'effroi et le nostalgique désir de la nature d'autrefois, du monde inviolé des rochers et des arbres.
Portraits d'impératrices mortes, peints à l'aquarelle sur des soies bises, et rappelant un peu la grâce candide des Primitifs italiens ; portraits pâles, pâles, presque incolores, comme si
c'étaient plutôt des reflets de personnes, vaguement fixés et prêts à fuir...
Dans le fond du temple, les neuf portes magnifiques, aux ballants scellés, ferment les autels mortuaires de neuf empereurs. On veut bien briser pour moi les cachets de cire rouge et déchirer les
bandelettes de toile à l'une de ces entrées si défendues, et je pénètre dans un des sanctuaires très sacrés, — celui du grand empereur Kouang-Su, dont la gloire resplendissait au commencement du
XVIIIe siècle. Un sergent m'accompagne par ordre dans cette profanation, tenant à la main une bougie allumée qui semble brûler ici à regret, dans l'air plus rare et le froid du sépulcre.
Le temple était déjà bien sombre ; mais à présent c'est la nuit noire, et on dirait qu'on a jeté de la terre et de la cendre sur les choses : toujours cette poussière, qui s'accumule sans trêve
sur Pékin, comme un indice de vétusté et de mort.
Le temple était déjà bien sombre ; mais à présent c'est la nuit noire, et on dirait qu'on a jeté de la terre et de la cendre sur les choses : toujours cette poussière, qui s'accumule sans trêve
sur Pékin, comme un indice de vétusté et de mort...
Je monte ensuite au tabernacle, et le sergent promène sa petite bougie devant les merveilles qui sont là, sceptres de jade, vases aux formes d'une simplicité étrange et exquise, ou d'une
complication déroutante, en jade sombre, en jade blême, en cloisonné sur or, ou en or massif... Et derrière cet autel, dans un recul d'obscurité, une grande figure, que je n'avais pas aperçue
encore, me suit d'un regard oblique entre deux rideaux de soie jaune impérial, dont tous les plis sont devenus presque noirs de poussière : un pâle portrait de l'empereur défunt, un portrait en
pied de grandeur naturelle, si effacé à la lueur de notre misérable bougie barbare, que l'on dirait l'image d'un fantôme reflétée dans une glace ternie... Or, quel sacrilège sans nom, aux yeux de
ce mort, l'ouverture par nous des bahuts où reposent ses cachets, et rien que notre seule présence, dans ce lieu impénétrable entre tous, au milieu d'une impénétrable ville !...
Quand tout est soigneusement refermé, quand on a remis en place les scellés de cire rouge et rendu le pâle reflet du vieil empereur à son silence, à ses ténèbres habituelles, j'ai hâte de sortir
du froid tombal qu'il fait ici, de respirer plus d'air, de retrouver sur la terrasse, à côté des bêtes de bronze, un peu du soleil d'automne filtré entre les branches des cèdres.
Laï-Chou-Chien. Osman et Renaud, levés avant moi, viennent alors m'avertir que l'on fait en hâte de grands préparatifs dans les
cours du yamen pour me donner une fête...
Cela commence vers neuf heures. A l'ombre d'un portique, dont les boiseries ébauchent des figures grimaçantes, je suis assis dans un fauteuil, à côté d'un mandarin qui semble effondré sous ses
robes de soie. ...La foule chinoise — toujours les hommes seulement, bien entendu — est là assemblée, dans ses éternels haillons de coton bleu....
Voici d'abord le défilé très lent, très lent d'une musique : beaucoup de gongs, de cymbales, de clochettes, sonnant en sourdine ; la mélodie est comme chantée par un mélancolique, et doux, et
persistant unisson de flûtes, — de grandes flûtes au timbre grave, dont quelques-unes ont des tuyaux multiples et ressemblent à des gerbes de roseaux. C'est berceur et lointain, exquis à
entendre.
Les musiciens maintenant s'asseyent près de nous, en cercle, pour mener la fête. Le rythme tout à coup change, s'accélère ; les sonnettes s'agitent, les gongs battent plus fort, et cela devient
une danse. Alors, de là-bas, du recul des cours et des vieux portiques, dans la poussière qui s'épaissit, on voit, au-dessus des têtes de la foule, arriver en dansant une troupe de personnages
qui ont deux fois la taille humaine, et qui se dandinent, qui se dandinent en mesure, et qui jouent du sistre, qui s'éventent, qui se démènent d'une façon exagérée, névrosée, épileptique... Des
géants ? Des pantins ? Qu'est-ce que ça peut bien être ?... Cependant ils arrivent très vite, avec leurs grandes enjambées sautillantes, et les voici devant nous... Ah ! des échassiers ! Des
échassiers prodigieux, plus haut perchés sur leurs jambes de bois que des bergers landais, et bondissant comme de longues sauterelles. Et ils sont costumés, grimés, peints, fardés ; ils ont des
perruques, de fausses barbes ; ils représentent des dieux, des génies tels qu'on en voit dans les vieilles pagodes ; ils représentent des princesses aussi, ayant de belles robes de soie brodée,
ayant des joues trop blanches et trop roses, et des fleurs artificielles piquées dans le chignon ; des princesses tout en longueur, qui s'éventent d'une façon exagérée, en se dandinant toujours,
ainsi que la troupe entière, d'un même mouvement régulier, incessant, obsédant comme celui des balanciers de pendule. Or ces échassiers, paraît-il, sont tout simplement les jeunes garçons d'un
village voisin, de braves petits campagnards, formés en société de gymnastique et qui font cela pour s'amuser. Dans les moindres villages de la Chine intérieure, bien des siècles, des millénaires
avant que la coutume en soit venue chez nous, les garçons, de père en fils, ont commencé de s'adonner passionnément aux jeux de force ou d'adresse, de fonder des sociétés rivales, les unes
d'acrobates, les autres d'équilibristes ou de jongleurs, et d'organiser des concours. C'est pendant les longs hivers surtout qu'ils s'exercent, quand tout est glacé et que chaque petit groupement
humain doit vivre seul, au milieu d'un désert de neige.
En effet, malgré les perruques blanches et les vieilles barbes de centenaire, on voit que tout ce monde est jeune, très jeune, avec des sourires enfantins. Elles sourient naïvement, les
princesses gentilles et drôles, aux trop longues jambes, qui ont des mouvements si excités d'éventails, et qui dansent, de plus en plus dégingandées, qui se cambrent, qui se renversent,
dodelinant de la tête et du torse avec frénésie. Ils sourient naïvement, les vieillards qui ont des figures d'enfant, et qui battent du sistre ou du tambourin comme des possédés. L'unisson
persistant des flûtes semble à la longue les ensorceler, les mettre dans un état spécial de démence qui se traduit par l'excès du tic des ours...
A un signal, les voici chacun sur une seule jambe, sur une seule échasse, l'autre jambe relevée, l'autre échasse rejetée sur l'épaule, et, par des prodiges d'équilibre, ils dansent tout de même,
ils se dandinent tout de même, plus que jamais, comme des marionnettes dont les ressorts s'affolent, dont le mécanisme va sûrement se détraquer. On apporte alors, en courant, des barrières de
deux mètres de haut, et ils les sautent, à cloche-pied, tous, princesses, vieillards ou génies, sans cesser leurs jeux d'éventail ni leurs batteries de tambourin.
Quand enfin, n'en pouvant plus, ils vont s'adosser aux portiques, aux vieux acacias, aux vieux saules, une autre bande toute pareille, sur des jambes aussi longues (les garçons d'un autre
village), arrive du fond des cours, en se dandinant, et recommence, sur le même air, une danse semblable ; ils reproduisent les mêmes personnages, les mêmes génies, les mêmes dieux à longue
barbe, les mêmes belles dames minaudières : dans leurs accoutrements pour nous si inconnus, avec leurs figures si bizarrement grimées, ces danseurs incarnent des rêves mythologiques bien anciens,
faits autrefois, dans la nuit des âges, par une humanité infiniment distante de la nôtre, — et tout cela, de génération en génération, se transmet partout le pays d'une manière inchangeable,
ainsi que se transmettent toujours, on Chine, les rites, les formes et les choses.
Du reste, dans son étrangeté extrême, cette fête, cette danse demeure très villageoise, très campagnarde, naïve comme un divertissement de laboureurs.
Ils ont fini de sauter leurs barrières. Et à présent on voit poindre, du même là-bas toujours, deux épouvantables bêtes qui marchent de front, une bête rouge et une bête verte. Ce sont deux
grands dragons héraldiques, longs d'au moins vingt mètres, dressant la tête, la gueule béante, ayant ces horribles yeux louches, ces cornes, ces griffes que chacun sait. Cela s'avance très vite,
comme courant et se tordant au-dessus des épaules de la foule, avec des ondulations de reptile... Mais c'est tout léger, en carton, en étoffe tendue sur des cercles, chaque bête supportée en
l'air, au bout de bâtons, par une douzaine de jeunes hommes très exercés, qui savent, par des trucs subtils donner à l'ensemble l'allure des serpents. Et une sorte de maître de ballet les
précède, tenant en main une boule que les porteurs ne perdent pas de vue et dont il se sert, comme un chef d'orchestre de sa baguette, pour guider le tortillement des deux monstres.
D'abord les deux grandes bêtes se contentent de danser devant moi, au son des flûtes et des gongs, dans le cercle de la foule chinoise qui s'est élargi pour leur faire place. Ensuite cela devient
tout à fait terrible : elles se battent, tandis que les gongs et les cymbales font rage. Elles s'emmêlent, elles s'enroulent l'une à l'autre, ayant l'air de s'étreindre ; on les voit traîner
leurs longs anneaux dans la poussière, et puis tout à coup, d'un bond, elles se redressent, comme cabrées, les deux énormes têtes se faisant face, avec un tremblement de fureur. Et le maître de
ballet, agitant sa boule directrice, se démène et route des yeux féroces.
Et la poussière s'épaissit sur la foule, sur les porteurs qu'on ne voit plus ; la poussière se lève en nuage, rendant à demi fantastique cette bataille de la bête rouge et de la bête verte. Le
soleil brûle comme en pays tropical, et cependant le triste avril chinois, anémié par tant de sécheresse après l'hiver de glace, s'indique à peine ici par la nuance très tendre des quelques
petites feuilles apparues aux vieux saules, aux vieux acacias de cette cour...
Après le déjeuner, des mandarins de la plaine, précédés de musiques, arrivent des villages, m'apportent des offrandes pastorales : des paniers de raisins conservés, des paniers de poires, des
poules vivantes dans des cages, une jarre de vin de riz. Ils sont coiffés du bonnet officiel d'hiver à plume de corbeau et vêtus de robes de soie sombre, avec, sur le dos et sur la poitrine, un
carré de broderie d'or — au milieu duquel est figurée, parmi des nuages, une toujours invariable cigogne s'envolant vers la lune. Presque tous, vieillards desséchés, à barbiche grise, à moustache
grise qui retombe. Et, avec eux, ce sont de grands tchinchins, de grandes révérences, de grands compliments ; des poignées de main où l'on se sent comme griffé par des ongles trop longs,
emmanchés de vieux doigts maigres.
A deux heures, je remonte à cheval, avec mes hommes et je m'en vais à travers les décombres des rues, précédé du même cortège qu'à l'arrivée, les gongs sonnant en glas et les hérauts poussant
leurs cris. Derrière moi, suit le mandarin de céans dans sa chaise à porteurs, suivent les compagnies d'échassiers et les deux dragons monstrueux.
Au sortir de la ville, dans le tunnel profond des portes, où la foule est déjà assemblée pour me voir, tout cela s'engouffre avec nous, les princesses aux enjambées de trois mètres, les dieux qui
jouent du sistre ou du tambourin, et la bête rouge, et la bête verte. Sous la voûte demi-obscure, au fracas de tous les sistres et de tous les gongs, dans des envolées de poussière noirâtre qui
vous aveugle, c'est une mêlée compacte, où nos chevaux se traversent et bondissent, troublés par le bruit, affolés par les deux épouvantables monstres qui ondulent au-dessus de nos têtes...