Judith Gautier (1845-1917)
LES PEUPLES ÉTRANGES. LES CHINOIS
Éditions Charpentier, Paris, 1879, pages 17-231 de 336 pages.
J. Gautier nous guide à travers différents aspects de la civilisation chinoise : la musique, la poésie et les poètes, la loi, la médecine légale, la médecine et les médecins, les comédiens et la comédie, la peinture, un mariage à Péking, les cérémonies funèbres, l'enfer. Précision et sensibilité sont de mise.
Extraits : Les comédiens — Les peintres — Crime
et châtiment — Enfer et... rédemption
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Souvent, lorsque les brumes matinales se déchirent sur les beaux fleuves qui sillonnent la Chine, on voit s'avancer lentement une jonque qui semble glisser sur le brouillard. On aperçoit d'abord
sa proue dorée et pourpre qui se bombe en forme d'animal, licorne ou dragon, cigogne aux ailes éployées, ou tête géante de poisson, dont les yeux écarquillés symbolisent la vigilance. Puis la
voile en paille de bambous, plissée comme un éventail, se déploie largement sur le ciel nébuleux. Une grande cabine se dresse sur le pont ; ses murs extérieurs sont revêtus d'un treillis peint en
vert clair, et à ses angles sont accrochées de grosses lanternes et des banderoles de soie. Le toit plat de la cabine forme une sorte de dunette ou de terrasse entourée d'une légère balustrade.
Le bateau passe, et laisse voir son arrière carré très élevé au-dessus de l'eau et fouillé de sculptures peintes et dorées.
Cette gracieuse embarcation, c'est la jonque de voyage d'une troupe de comédiens.
Lorsque le soleil sera un peu plus haut dans le ciel, on pourra voir les artistes monter sur la terrasse, au-dessus de la cabine et, sous le regard du chef de la corporation, étudier et répéter
leur rôle. Le siao-mo (jeune homme) s'exercera à donner à sa voix le timbre suraigu qui exprime la jeunesse, à prendre une attitude simple et respectueuse, comme s'il était toujours en présence
d'un vieillard. Le tchin-mo (premier rôle) cherchera dans un miroir d'acier poli, semblable à la pleine lune, jusqu'où peut aller la faculté d'expression d'un visage. Le ouai (dignitaire) se fera
pompeux et plein de majesté. Le pei-lao (vieux père) s'étudiera à être grave et vénérable ; tandis que le tcheou (personnage ridicule ou comique) gonflera sa voix en grimaçant, et que les plus
charmants et les plus jeunes garçons de la troupe s'efforceront d'imiter la grâce des jeunes filles et des femmes qu'ils doivent représenter.
C'est ainsi que les comédiens naviguent sous le ciel tiède, entre les rives fleuries ou âpres des rivières qui traversent les vallées, les champs, les villes. Eux qui n'ont ni foyer, ni famille,
et qui errent sans cesse d'un bout à l'autre de l'empire, eux dont la vie est factice et pleine de hasards, ils s'étonnent de la vie réelle et monotone qu'ils surprennent sur leur chemin. Ils
haussent les épaules à voir le laboureur qui s'essuie le front et les regarde de loin. Ils s'apitoient sur la paysanne qui ravaude des hardes devant la porte de sa cabane et qui laisse choir son
aiguille à leur aspect. Ils prennent pour de l'envie l'émoi qu'ils font naître. En effet, leur jonque passe-t-elle sous les larges fenêtres d'un atelier de brodeuses, toutes les jeunes têtes
courbées vers le métier où leurs doigts créent des fleurs et des oiseaux émerveillants se redressent curieuses et avides et, bien après que les comédiens ont disparu, un long bourdonnement
murmure encore parmi les travailleuses. Glisse-t-elle près du pavillon où un peintre, la tête inclinée vers son épaule, faisant d'une main se pencher un vase blanc et ventru, trace du bout de son
pinceau un paysage printanier, l'artiste tourne vers le fleuve sa face large et douce et un sourire brille entre ses lèvres. Nul ne peut se défendre de la suivre d'un long regard et plus d'une
soupire dans la maison immobile de ses aïeux, devant cette maison flottante qui se perd déjà dans le lointain et à qui le monde appartient.
Le premier principe de l'art pittoresque en Chine est celui-ci : « Il faut représenter les objets tels qu'ils sont, et non pas tels qu'ils paraissent être. » C'est en vertu de ce principe, et non
pas comme on le croit d'ordinaire, par simple ignorance, que le clair-obscur, les raccourcis, la perspective, sont bannis des œuvres chinoises. La peinture est ainsi réduite à un simple
coloriage, et n'est presque plus un art. Le peintre chinois est, d'ailleurs, plutôt un marchand qu'un artiste ; le rez-de-chaussée qu'il habite est la boutique ou l'on débite les œuvres
fabriquées chez lui ; au premier étage de jeunes rapins, déjà habiles, travaillent continuellement pour le compte du maître, dont l'atelier est situé au dernier étage de la maison. Il n'existe
rien d'analogue à notre peinture à l'huile. La peinture à l'eau ou à la colle est seule employée par les Chinois ; elle est exécutée, sur soie, sur velin et le plus souvent sur cette matière
fragile, que nous nommons papier de riz. Ce papier est fabriqué avec la moelle de l'arbre à pin, ou bien avec celle d'une sorte de roseau, et le plus communément avec des tiges de jeunes bambous
ramollies par un long séjour dans l'eau, puis broyées dans des mortiers de pierre. Ce papier doit sa consistance et sa blancheur à une solution d'alun et de colle de poisson.
C'est au premier étage de la maison que se tiennent d'ordinaire les jeunes peintres, dans une grande salle bien éclairée, le plus profond silence règne dans cet atelier. Assis devant de larges
tables, les manches un peu relevées, la natte roulée autour de la tête, les artistes courbés sur leur ouvrage travaillent avec la plus minutieuse attention. Ils choisissent d'abord une feuille de
papier de riz sans aucun défaut et passent sur elle un léger lavis d'alun pour la rendre plus apte à recevoir la couleur. Ils tracent ensuite le dessin, qui le plus souvent n'est autre chose
qu'un décalqué rendu très facile par l'extrême transparence du papier. Chaque artiste a près de lui une collection d'esquisses imprimées dans laquelle il peut puiser à son aise. Tout ce dont on
peut avoir besoin pour faire un tableau a été prévu par ces ingénieux recueils : arbres, rochers, lacs, montagnes, maisons, mandarins, oiseaux, poissons, quadrupèdes, rien n'y manque. Lorsque la
composition est indiquée au trait, le peintre broie ses couleurs avec le plus grand soin, les délaye dans l'eau, y ajoute de l'alun et un peu de colle, et commence à colorier le dessin ; les
pinceaux dont il se sert sont d'une extrême finesse : quelques-uns fabriqués avec des moustaches de rat, sont plus particulièrement recherchés. L'artiste tient son pinceau perpendiculairement, de
façon à ce qu'il forme un angle droit avec le papier : c'est dans cette attitude, d'ailleurs, que les Chinois écrivent ; souvent il se sert de deux pinceaux à la fois : l'un tenu
perpendiculairement, l'autre horizontalement. Le premier de ces pinceaux, seul imbibé de couleur, la dépose en points presque imperceptibles sur le papier, et par une manœuvre rapide et d'une
adresse extraordinaire le second pinceau étend et estompe la gouttelette colorée. Lorsqu'il peint les carnations, l'artiste pose la couleur de l'autre côté du papier, la transparence adoucit le
ton.
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Les esquisses à l'encre de Chine, sur papier ou soie blanche, jouissent d'une vogue extraordinaire à Pékin ; elles ont en effet un charme extrême ; légères, vaporeuses, tracées légèrement et d'un
seul coup, elles laissent voir l'inspiration originale de l'artiste et sortent de l'ornière commune. Ce qu'elles représentent : c'est un orage qui fait ployer les arbres et chasse les nuées, un
fantôme apparaissant confusément dans un tourbillon de poussière, un clair de lune, un effet de neige. On paye ces esquisses fort cher et c'est sans doute à l'une d'elles qu'il faut rapporter la
singulière légende, fameuse dans les annales de la peinture chinoise, que l'on entend souvent conter :
Un peintre d'un talent hors ligne, dit cette légende, porta au mont-de-piété, dans un moment de gêne, un éventail de soie sur lequel il avait tracé un paysage nocturne : la pleine lune
s'épanouissait dans le ciel de l'éventail, quelques nuages flottaient comme des voiles légers, un beau lac réfléchissait la lune et un cormoran rêvait un pied dans l'eau ; l'employé au
mont-de-piété, plein d'admiration, prêta une grosse somme et le peintre s'en alla. Il revint quelque temps après pour dégager son éventail, on le lui donna.
— Vous vous trompez, dit l'artiste, ce n'est pas le mien. La pleine lune brillait sur celui que je vous ai confié, ici je ne vois qu'un mince croissant.
— C'est la vérité, dit l'employé en regardant l'éventail avec stupéfaction.
Mais il fut frappé d'une inspiration soudaine.
— Votre œuvre est aussi parfaite que la nature elle-même, dit-il, revenez quand la pleine lune brillera au ciel, et l'astre de votre paysage aura repris comme elle sa rondeur.
La justice est rendue en Chine par le Tchi-Sié (ce titre correspond à celui de sous-préfet), dans le district qu'il administre. Chaque province, chaque district de ce vaste empire dans lequel les
moyens de communication sont si insuffisants, a naturellement conservé ses traditions spéciales, ses coutumes, ses croyances superstitieuses, que le magistrat partage le plus souvent, mais qu'il
respecte en tous cas. De là, certaines nuances, certaines originalités qui s'introduisent dans l'application des peines, dans l'appréciation des délits. L'étude de ses coutumes locales fournirait
des détails de mœurs forts intéressants, par malheur il n'existe aucun renseignement sur ce sujet. Nous pouvons, néanmoins, rapporter quelques-unes de ces bizarreries dont un Chinois nous a
affirmé à nous-même l'authenticité. Dans certains cantons par exemple, si l'on met méchamment à mort le chien d'un particulier, on est tenu de porter le deuil de ce chien pendant plusieurs jours
et de se promener par les rues, la chaîne au cou, traînant après soi la victime et gémissant sur son sort. C'est le propriétaire du chien qui impose ce châtiment grotesque qui n'est pas mentionné
dans le code. Sur la frontière du Ho-nan, au sud du Chen-si, province montagneuse peu accessible, dans laquelle les Européens pénètrent rarement, à Tian-Sié, ville assez importante, la façon dont
on prouve, dans les cas d'adultère, la culpabilité ou l'innocence des condamnés est d'une barbarie naïve et surprenante. Nous disons : les condamnés, car il faut que les accusés soient déjà
exécutés pour que l'expérience puisse avoir lieu. Supposons qu'un mari ait accusé sa femme d'adultère et que la femme et son complice aient été décapités. La famille du complice proteste contre
le jugement, elle accuse le mari d'avoir témoigné sans preuve. La vérité ne peut être démontrée. Alors on a recours à l'expédient suivant. On apporte devant le juge une grande cuve pleine d'eau
dans laquelle on jette les têtes des victimes, puis, au moyen d'un bâton, on agite vivement cette eau. Les têtes se mettent, comme on le pense, à tournoyer de ci de là, puis elles finissent par
s'arrêter dans une position quelconque. Le juge se penche alors vers la cuve et regarde attentivement. Si les visages se font face c'est la preuve que les deux suppliciés étaient d'accord et il
n'y a rien à reprendre au jugement ; si le visage de l'homme regarde le chignon de l'épouse, c'est qu'il a fait violence à celle-ci et elle est proclamée innocente : si les deux têtes se tournent
la nuque, c'est que le crime n'a pas été consommé, et le mari reçoit cent coups de bambou.
Voici une dernière singularité : une femme prétend que son enfant est le fils d'un homme riche qu'elle désigne. Celui-ci nie sa paternité et l'on ne peut parvenir à découvrir la vérité ; alors on
fait comparaître le père supposé et l'enfant. On leur fait à chacun une petite blessure au doigt et l'on laisse tomber une goutte de leur sang dans une tasse pleine d'eau. Si l'homme est vraiment
le père de l'enfant, les deux gouttes de sang se mêlent bientôt et se confondent ; s'ils sont étrangers l'un à l'autre, on aura beau agiter l'eau, leurs sangs ne se mêleront pas. Les Chinois
croient fermement à l'infaillibilité de cette expérience.
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Dans certaines provinces, on laisse ignorer au criminel la sentence qui le condamne à mort. Lorsque le jour de son supplice est venu, on le conduit en compagnie d'un autre détenu devant le
sous-préfet :
— Un événement heureux s'accomplira aujourd'hui pour l'un de vous, dit le magistrat.
A cette phrase, les deux coupables blêmissent ; ils savent ce qu'elle signifie et ils la traduisent ainsi : l'un de nous sera exécuté dans quelques heures ; mais lequel des deux ? C'est ce que
les malheureux ignorent jusqu'à l'instant fatal. Le but de cette coutume singulière est-il de laisser jusqu'à la dernière minute une lueur d'espoir au condamné ? Ou bien est-ce un raffinement de
cruauté ? Durant le trajet de la prison au lieu du supplice cette alternative d'espoir et de terreur doit être atroce.
Un repas copieux est offert aux deux misérables qui n'ont pas toujours la force d'âme d'y faire honneur. Quelques-uns cependant comprennent que le meilleur parti à prendre est de s'enivrer à
outrance à l'aide du vin de riz qu'on leur fournit abondamment.
Lorsque le funèbre cortège se met en marche, c'est au son d'un gong fêlé et d'un tambour éventré, qui jettent alternativement leur note discordante et lugubre. Un homme qui porte au bout d'une
perche un écriteau, sur lequel on peut lire le nom du condamné et le crime qu'il a commis, précède les deux criminels qui s'avancent, entre deux files de soldats, d'un pas chancelant, les mains
liées derrière le dos, bâillonnés au moyen d'une planchette passée entre les lèvres et rattachée par deux cordons derrière la nuque, et vêtus d'une robe rouge. Quatre bourreaux marchent près
d'eux et les soutiennent lorsqu'ils défaillent.
On arrive au lieu des exécutions. Vaste place carrée qu'une foule compacte enserre comme le ferait une muraille, et l'on gagne le centre de la place. Alors l'un des bourreaux saisit le véritable
condamné, qui sait alors à quoi s'en tenir, et le jette à genoux...
Le Roi de Jade salua Miou-Chen et lui dit :
— Veux-tu, jeune fille, descendre avec moi les soixante-douze degrés de l'enfer?
Elle fit signe que oui et le roi se leva de son trône. Miou-Chen vit alors au milieu de la salle un gouffre béant, et les premières marches d'un escalier de pierre. Le roi commença à descendre ;
elle le suivit et s'enfonça tremblante et pâle dans les lourdes ténèbres de l'enfer.
Bientôt, des hurlements et des sanglots s'élevèrent comme une bouffée amère. La jeune fille vit au-dessous d'elle un précipice peuplé de serpents, de dragons et de monstres furieux ; un pont
étroit le traversait et était gardé par le démon de cet enfer assisté d'un guerrier à tête de bœuf portant un écriteau où l'on voyait écrit : « le Bien et le Mal. » Les damnés étaient poussés
vers ce pont et, trébuchants, pleins d'épouvante, ils tombaient avec des cris d'horreur sur les gueules béantes et avides.
— Ceci est la première région de la pénitence, dit le roi ; tu vois les ambitieux cruels et gonflés d'orgueil.
Et il continua à descendre.
Elle vit alors un démon pâle et immobile assis sur un trône de glace, le corps couvert de neige ; autour de lui était un lac glacé, et, comme prises dans des gangues de cristal, les têtes
violacées des condamnés, dont les dents claquaient avec un bruit sinistre, dépassaient à des intervalles égaux la surface dure de l'étang.
Miou-Chen pleurait et ses larmes se figeaient sur ses cils.
— Ces hommes sont les avares et les riches implacables qui laissèrent mourir de froid à la porte de leur palais les mendiants qui suppliaient, dit le Roi de Jade.
Ils atteignirent le troisième enfer où étaient torturées des femmes nues attachées à des poteaux. Plusieurs démons au corps sanglant leur arrachaient les entrailles et les remplaçaient par des
charbons ardents, ensuite ils recousaient la peau,
— Celles-ci sont les épouses adultères. Que leur ventre coupable subisse le remords brûlant.
Et le roi s'enfonça vers la quatrième région. Là se trouve une vaste mer de sang dans laquelle se débattent une foule d'hommes et de femmes, tandis que sur ses flots épais navigue la nacelle du
diable de cet enfer. Ce diable était entièrement vêtu de blanc et portait sur la tête un immense chapeau conique. Lorsque les damnés s'approchaient pour escalader la barque, il écarquillait les
yeux, tirait la langue et, en se tordant de rire les repoussait d'un coup de pied.
— Tu assistes au supplice des débauchés et des femmes qui vendent leur sourire, dit le roi ; ce diable blanc, c'est Ti-Fan.
Miou-Chen descendit encore quelques marches, et vit le cinquième enfer, dont le sol est pavé de glaives et de lames tranchantes, sur lesquels les démons font courir sans relâche les juges iniques
et les calomniateurs.
Le sixième enfer est le plus terrible. Le diable qui le régit, avec sa face borgne couleur d'ébène, hérissée de poils rouges, est le plus redoutable des diables. Sous ses ordres les damnés
emprisonnés dans une auge de bois sont sciés lentement et méthodiquement avec une scie édentée.
En pénétrant dans cette région, Miou-Chen soupira, et mit la main sur ses yeux, mais le Roi de Jade lui dit :
— Ne gémis pas ainsi, jeune fille, car ces hommes sont des parricides.
Elle descendit rapidement l'escalier lugubre et atteignit le septième enfer où les victimes hurlaient dans l'huile bouillante.
Ceux-ci sont les empoisonneurs.
La jeune fille, le cœur plein de tristesse, versant des flots de larmes, arriva au huitième cercle, et vit qu'un énorme coutelas, se levant et s'abaissant, tranchait en mille morceaux le corps
des voleurs et des assassins.
Dans la neuvième région infernale, des meules de fer broyaient les incendiaires, tandis que des chiens furieux léchaient le sang et arrachaient des lambeaux de chair aux suppliciés.
Elle atteignit enfin le dernier des dix enfers, où l'on brise les dents dans la bouche des menteurs, et où les langues sont arrachées avec des fers rouges. Là, elle se jeta à genoux, et tordant
ses bras, cria :
— A-Mi-To-Fo !
Puis, perdue dans une prière ardente, elle demeura longtemps immobile.
Alors, lentement une pluie de lotus descendit sur le sol ; de cercle en cercle, on entendit les cris de rage des démons et le bruit des instruments de torture qui se brisaient ; les damnés
délivrés de leurs souffrances entonnèrent des chants d'allégresse dont le bruit s'envola vers le ciel occidental.